Ernst Bénisch
Voici un beau saxophone alto au grain intéressant, dans un état de conservation et de restauration idéal et après des recherches difficiles je vous transmet les pistes principales. Je ne sais s'il s'agit de la personne estampillée sur ce saxophone et j'espère trouver par ce biais, des témoignages le concernant.
Vu sur saxophone:
Saxophone alto argenté Ernest Bénisch- Paris Koeln; a Rh- n°2052- inscrit dans "fer à cheval": NO-PE O-DE SA-PE.
Benisch, Ernest -Strakowitz 15.10.1893-Unt M- Köln.
Google map: Strakowitz: 38601 Strakonice.
ERNEST BENISCH:
SSN:056-16-2195 Né le: October 15, 1893 .décédé le: May 1, 1977, 83 years CA (Los Angeles).
CRT II Claims resolution tribunal:
List of Swiss bank accounts from the ICEP investigation
Benisch, Ernst
Benisch, Rosa [Strakonice, Czechoslovakia] [1]
Benisch, Rosa
Benisch, Ernst [Cologne, Germany] [1]
List of members of the american society of composers...
Benisch Ernest est inscrit antérieurement au 1 janvier 1936 à la SIAE: Sociétà italiana degli Autori ed Editori.
Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France MATTEOLI Jean, SIMON Yannick...Source Gallica.
"À partir de 1933, aux immigrés venus de Russie, d’Italie et de l’Europe centrale, s’ajoutent des Allemands fuyant le nazisme et, parmi eux, de nombreux juifs. La crainte de voir s’installer en France un trop grand nombre d’artistes étrangers conduit le conseil d’administration de la SACEM à refuser massivement les candidats étrangers dont beaucoup trouvent refuge en Italie auprès de la Societa italiana degli autori ed editori (SIAE)."
Trouvé ce recueil:
Benisch, Ernest- Brieflicher Meisterkursus für Saxophonisten. Abschnitt 3, Technicien, Jazzen, HFT. 2- Cologne et / Rh, 1928 -. 20 p.
Benisch, Ernest- Master classes épistolaire pour les joueurs de saxophone. Section 3, Technicien, jazz, HFT. 2- Cologne et / Rh, 1928 -. 20 p.
Becs:
1)Vu sur Ebay de: Vintage Altsaxophonmundstück 3 * ETERNA * Ernst Benisch Made in France * Bahn 1.
2)Vu sur Ebay de: "spécial" dans ovale en pointillé, "Ernest Benisch- Made in France". Numéro 2. Ebonite avec virole maillechort collet. Le vendeur pense à un bec pour alto. Photo ci-dessous.
3)Vu sur notice en allemand intérieure étui de bec, Ernest Benisch Köln Machabaerstr. 65. Bec steel ebonite, anches Ernest Benisch inscrit en diagonale sur dessus talon.
Le saxophone ci-dessus a été acheté en Allemagne juste après la fin de la deuxième guerre mondiale.
Pistes à pourvoir:
Cette fiche n'avance pas, en effet les contributions proposées en tête d'article n'ont rien données et on ne trouve pas grand chose sur le net vraisemblablement parce que l'on considère être en présence d'un facteur .
Un profil complexe se dégage de ces données, auteur, compositeur, éditeur, saxophoniste, enseignant et éventuellement facteur mais probablement, marchand de saxophones. Il me parait peu vraisemblable que cette abondance de qualité, lui laissait assez de temps pour fabriquer, en était il capable?
Concernant le saxophone ci-dessus, quel en serait le facteur? Mon idée est qu'il fut fabriqué pour ce marchand par Robert Drouet et voici les ressemblances qui élaborent cette piste. Le système d'octave est de même type, les profils de spatules de mi b et do graves aussi, également le travail de molette sur les viroles, la gravure fleurie est dans le jus de ses pavillons ainsi que l'estampille, gravée et non estampée, le type de garde de do grave est présent sur des saxophones de ce facteur ainsi que le profil de spatule de sol # en remarquant que la spatule de si b grave est nouvelle pour moi. L'entre deux pavillon- corps est aussi remarquable.
Pour abonder dans cette recherche sur son rôle de marchand, un nouveau fournisseur se profile par suite de la rencontre avec deux saxophones Benisch mis à la vente sur un site tchèque et slovaque. Le premier, un alto argenté de même type que celui ci-dessus et de même origine, dans un état médiocre, plusieurs clés et pièces ayant disparues portant le numéro 1050 (encore un petit nombre). Le deuxième un soprano argenté avec anneau-support de pouce main droite évoquant Drouet et composé de clés observés sur des saxophones Guénot et Drouet, palonnier sol# identique avec spatule de si b caractérisée, forme rectangulaire des touches sol # et fa # coté, tiges de fa # coté et si b index en deux angles droits. Voici la photo ci-dessous issue de l'un de ces sites, de ce soprano Benisch-éventuellement "Guénot, Douchet" ou "Drouet", le système d'octave non observé le préciserait et je ne suis pas au courant d'anneau de pouce main droite chez Guénot..
Christian me transmet les photos d'un bec métal pour ténor: tous mes remerciements.
Remarquez que cet article date de 2011 et qu'en 2018, il n'y a aucun commentaire. Il existe d'autres sources allemandes au sujet:
Ce texte est en allemand, je ne le comprend pas, cela parle de cette méthode, prise de bec et autres...
Andreas me propose cette traduction:
"Bonjour, je suis tombé sur ce blog en cherchant des informations sur un bec des années 1930 portant le cachet Benisch ainsi que l'inscription "Eterna". Et j'ai trouvé l'article allemand dans Sonic, voici une traduction mécanique en français, je pense qu'il y a des choses intéressantes dedans:
Le hasard est de loin le plus grand allié de
l'historien de la musique. On
peut passer des heures, des
jours, voire des semaines et des mois à
chercher en vain
une minuscule pièce du puzzle du passé, mais c'est
précisément
au moment où l'on ne s'y attend pas qu'elle nous tombe
inopinément
dans les mains. C'est ainsi que, dans le cadre de mes travaux
de
recherche pour ma thèse sur le jazz dans la République de Weimar,
j'ai
certes pressenti la possibilité d'apprendre quelque
chose sur les
saxophones vendus à la fin des années 1920
sous le nom de saxophones Ernest
Benisch, mais j'ai eu beau
chercher dans la littérature spécialisée, je
n'ai trouvé
aucune référence à cette marque de saxophone. J'avais renoncé
à
perdre mon temps à chercher un Ernest Benisch
mystérieux, jusqu'à ce que,
pour des raisons totalement
différentes, je feuillette des piles de
magazines de
l'époque et que je tombe sur une publicité de 1928 qui
promettait
de faire du bruit :
"L'anche, le bec et le cours de maître
par correspondance d'Ernest Benisch
représentent le chemin
le plus sûr et le plus droit pour devenir un maître
saxophoniste".
Découverte fortuite et coup de maître en même temps !
J'ai
aussitôt commencé à chercher dans les annuaires
professionnels de l'époque
auxquels j'avais accès, mais
contre toute attente, je n'y ai trouvé aucune
trace
d'Ernest Benisch. De simples carnets d'adresses historiques
de
Cologne m'ont alors apporté au moins un peu de clarté :
en 1928, Benisch y
est encore mentionné comme musicien à
l'adresse indiquée dans sa publicité,
qui lui servait
probablement aussi de domicile, et en 1930, à la fois à
son
adresse privée et à une adresse professionnelle, comme
marchand de musique
ou d'instruments - mais toujours sous le
nom d'Ernst Benisch. Probablement
pour des raisons
d'harmonie linguistique, Benisch a changé son prénom Ernst
en
Ernest comme partie de son nom d'artiste. On peut donc supposer
que
Benisch était un musicien qui, quelle qu'en soit la
raison, a tenté sa
chance dans le commerce de la musique.
Afin d'établir d'autres données
biographiques, il était
de mon triste devoir, faute d'autres sources, de
jeter un
coup d'œil dans le "Lexikon der Juden in der Musik"
(Dictionnaire
des Juifs dans la musique), publié en 1940
"sur ordre de la direction du
Reich du parti
national-socialiste sur la base de documents officiels
contrôlés
par le parti", qui sert souvent aujourd'hui d'unique
preuve
historique des dates de naissance des musiciens de
divertissement
(persécutés) des années 1920. On y trouve
l'entrée suivante : "Benisch,
Ernest, *Strakowitz
15.10.1893, UntM - Coeln." Benisch n'y est cependant
pas
mentionné comme marchand de musique, mais seulement comme musicien
de
divertissement (UntM). Il ne donne pas non plus
d'indications sur les
instruments qu'il jouait. On peut
néanmoins supposer qu'il s'agit ici
d'Ernest Benisch, qui
vendait également des saxophones à son nom. Tout cela
soulevait
une question fondamentale : Comment quelqu'un pouvait-il
placer
pendant plusieurs mois de la publicité dans un
magazine à un endroit exposé
- à savoir en dehors de la
section publicitaire normalement prévue à cet
effet et
donc aux emplacements publicitaires normalement occupés par
les
grandes maisons d'édition musicale - tout en étant
absent des principaux
annuaires professionnels ? Eh bien,
peut-être la période de son activité
économique
était-elle tout simplement trop courte pour laisser des
traces
notables en tant que marchand d'instruments. Mais
Benisch avait
probablement de bonnes raisons de faire de la
publicité à grande échelle
dans les magazines. En 1927,
il a certes fait la promotion de sa "maison
spécialisée
et atelier de réparation pour saxophones de toutes marques"
à
Cologne, mais toute sa publicité s'adressait aux
musiciens de
divertissement, qui ont probablement appris
l'existence de son magasin
principalement par le biais du
magazine Artist. Ces musiciens étaient
dispersés dans tout
le Reich allemand de l'époque et acceptaient
généralement
de se produire aux quatre coins du pays. En bref, la
clientèle
d'Ernest Benisch était en tournée.
C'est
pourquoi Benisch avait, en plus de son magasin, un autre
pilier
économique qui correspondait à la réalité de la
vie de ses clients : selon
toute vraisemblance, il vendait
ses saxophones, ses becs et ses anches
principalement par
correspondance. Or, à l'époque comme aujourd'hui, ne pas
pouvoir
tester un instrument de musique et ses accessoires dans un
magasin
présentait de sérieux inconvénients pour
l'acheteur potentiel. C'est
pourquoi, en 1927, Benisch
proposait dans une annonce publicitaire
d'envoyer le bec
Ernest Benisch (Paris) à l'intéressé "contre
remboursement
pour un essai de 8 jours" et ajoutait :
"S'il ne répond pas à vos attentes,
vous pouvez nous
le renvoyer contre remboursement dans les 8 jours". Ce
modèle
commercial, plus actuel que jamais, était donc déjà pratiqué à
la
fin des années 1920. C'est aussi dans cette optique
qu'Ernest Benisch
vantait ce cours de maître épistolaire
pour saxophonistes, qui visait sans
doute aussi les
musiciens amateurs rarement sédentaires et devait leur
permettre,
où qu'ils se trouvent, de progresser sur leur instrument. Outre
des
explications générales sur l'entretien et la manière de jouer
de
l'instrument, on y trouve une leçon qui en dit long sur
la compréhension
que Benisch a de la pratique du saxophone,
à savoir ses explications sur ce
qu'il appelle l'approche
sans pression. Il appelle cette méthode "non
pressure
method" et explique à ce sujet : "Le terme Ohne-Druck doit
être
correctement appelé : Ohne-Zähne-Druck, car il est
évident qu'une certaine
pression est nécessaire pour faire
vibrer l'anche. Mais cette pression ne
doit provenir que du
muscle élastique que doit maintenant devenir votre
lèvre
inférieure, mais jamais des dents inférieures, qui sont
recouvertes
par une lèvre inférieure sans force". Les
dents supérieures doivent
cependant être fermement placées
sur l'embouchure "sans pression
excessive". Cette
approche sans pression, que l'on aurait peut-être
qualifiée
aujourd'hui d'approche moderne non clarinettiste, permettrait
selon
lui d'utiliser une anche plus souple et une trajectoire moyenne
à
semi-ouverte. Les saxophones proposés par Benisch
étaient annoncés - comme
à l'époque - par des voix de
musiciens. Pour ses saxophones soprano, alto
et ténor, la
douceur du son et la bonne intonation sont mises en avant.
Pour
le saxophone alto, un musicien du nom de Paul Möw atteste en
outre
d'une réponse facile et l'exprime en ces termes : "Un
souffle suffit". Ces
constatations s'accordent avec
l'approche de non-pression prônée par
Benisch. Il faut
donc partir du principe que Benisch avait un certain idéal
sonore,
que l'on pourrait décrire aujourd'hui - seulement éventuellement
et
avec l'arrière-pensée que même les descriptions
sonores actuelles sont
rarement univoques - comme un son de
saxophone doux, pauvre en harmoniques,
donc comme une sorte
d'approche subtone. Benisch lui-même parle d'un son
feutré
qui ne doit pas avoir de "coins et de bords" et qui
doit
être "exempt de tout son nasal, boisé ou
métallique".
Pour revenir au point de départ de ma
recherche : Il ne me serait
probablement pas venu à l'idée
de rechercher Ernest Benisch si je n'avais
pas eu sous les
yeux un saxophone alto Ernest Benisch argenté appartenant à
la
famille. Deux particularités ressortent de cet instrument
:
premièrement, le saxophone possède un trille en sol
dièse qui permet de
refermer la clé de sol dièse lorsque
celle-ci est ouverte - il s'agit donc
d'un mécanisme de
trille en sol dièse. Deuxièmement, il présente un
poussoir
qui permet d'ouvrir la clé de mi bémol avec l'index de la
main
droite. Dans un tableau des doigtés, Benisch n'indique
toutefois pas ce
mécanisme pour le mi bémol aigu, mais en
combinaison avec un do normalement
doigté comme doigté
auxiliaire pour le ré bécarre et le ré triple bécarre.
On
peut certainement avoir des avis divergents sur l'intonation
des
saxophones vintage. Mais sur cet exemplaire, il semble
qu'il y ait un
déficit considérable dans l'unité
d'octave, ou plus simplement :
l'instrument n'est pas juste
derrière et devant. Seule une révision
générale chez un
spécialiste permettrait de savoir s'il s'agit d'un
problème
de construction ou simplement d'un manque de réglage fin. Mais
si
l'on suit les conseils d'Ernest Benisch sur l'approche
"non-pressure",
l'intonation s'améliore au moins
un peu. L'instrument est livré avec une
embouchure en bois
portant les inscriptions "Eterna" et "Ernest
Benisch
Made in France". Sur la vis à anche, on peut
lire "Ernest Benisch - Paris".
Il pourrait donc
s'agir globalement d'un instrument de fabrication
française.
Mais s'il s'agit d'un stencil, je ne sais pas encore qui en est
le
véritable fabricant. En 1933, Benisch proposait encore des
saxophones,
des becs et des anches portant la marque
Favorit. C'est ici que s'arrête ma
recherche de traces. On
peut supposer qu'Ernest Benisch a émigré quelque
temps
après l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes. Si l'on
en
croit les sites Internet spécialisés dans la
généalogie, il devrait être
décédé en 1977 à Los
Angeles. Plus que les saxophones qu'il a distribués,
ses
explications sur l'approche ont une valeur historique, car
elles
donnent un aperçu de l'idéal sonore qui prévalait à
l'époque ; un idéal
sonore qui, selon lui, devait être
très proche de la voix humaine.
Cordialement,
Andreas"
Merci et Bravo. J'ai trouvé des infos sur mon bec A.Lelandais.
RépondreSupprimerMerci pour votre article et pour les infos, j'ai retrouvé un bec métal alto identique à la photo !
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