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lundi 18 mai 2015

René Guénot- A Douchet & Cie- successeurs- 35 rue Clavel (suite).

Je reviens vers vous pour vous préciser que vous êtes nombreux à consulter ces articles progressifs et des messages arrivent sur ma boite, concernant du patrimoine oublié, des questions très diverses qui sont poursuivies en privé.


Tous mes remerciements à Dominique pour ses photos.


Lors d'un des derniers échanges, nous avons réfléchi avec Dominique sur l'histoire d'un  saxophone basse René Guénot et comparés avec d'autres données rencontrées de plusieurs provenances. L'estampille est: dans soleil, initiales R G- René Guénot- A Douchet & Cie- successeurs- 35 rue Clavel- Paris- Étoile- Made in France. 

Rappelons que dans la précédente publication sur René Guénot, je parlais de deux pistes, la première sur la chronologie des adresses successives habitées et la deuxième d' un autre saxophone basse estampillé "René Guénot - Paris" datant visiblement de la création de la marque et dépourvu de clés de mi et fa aigus.

Le modèle basse est absent du catalogue précédant celui du Super série 34, sur ce deuxième document, non daté et paru autour de 1935,  deux types de basse sont présents, le "Standard" et le "Professionnel".

Photo Dominique.

Les différences entre le "Pro" et le "Standard" sont: 7 rouleaux au lieu de 5, trille sol- sol # sur le pro ainsi qu'un double mi b grave (situé même hauteur et à l'opposé du tube). Nous ne savons si  ces différences d'ordre général s'appliquent entièrement à la gamme, est ce que la spatule de  sol # possède un rouleau supplémentaire et qu'en est il du trille sol # main droite sur le basse?

Photo Dominique.


Je n'ai pas le numéro de série, le propriétaire de l'instrument ne l'a pas trouvé mais un détail important concernant ce basse précise que: "il aurait été trouvé dans une casemate lors de la débâcle des allemands  lors de dernière guerre".

Donc on penserait que fabriqué pendant la deuxième guerre mondiale, flammé 35 rue Clavel, adresse occupée à la suite de la rue Rébeval, dérivé d'un modèle "Professionnel" par la présence d'un double mi b grave par perce spéciale (dixit catalogue super série 34), 7 rouleaux mais sans la spatule de sol # et pas de trille sol # main droite comme sur l'illustration du modèle basse dessiné sur ce catalogue.

Je ne saurais dater le changement d'adresse de la rue Rébeval à la rue Clavel, je n'ai que cette supposition: cette approche daterait les instruments estampillés rue de Rébeval, d'avant deuxième guerre mondiale.
(?) Le Temps: 05/04/1939. Source Gallica.
Audiences des saisies:
Date de l'adjudication: 30 mars 1939- N° de l'ardt. 19è- 35, rue Clavel, Bât. industriels 2è et 1er ét.- Contenance: 366- Mise à prix: 50.000- Montant de l'adjudication: 155.000

Photos Dominique du système d'octave de son saxophone basse à trois clés d'octave.

Par suite de la parution de cet article, nous avons reçu ce message d'un lecteur en anglais, 
dont voici la traduction: 

"je viens juste de découvrir votre article sur un saxophone basse René Guenot. J'ai en ma possession un instrument presque identique, trois clés d'octave, tessiture fa aigu, etc ...
Bien que  mon basse ressemble au Guenot, le mien est marqué "Toneking" sur le pavillon et ressemble au keilwertth (Graslitz non Nauheim)..."

Je tenais à vous faire part de ce mystère, les différences évidentes trouvées de part et d'autres sont les gardes, les entre deux, la forme de la spatule de sol # et une queue de levée sur une clé d'octave, je n'ai aucune idée et photos de ce que serait la main gauche de ce Toneking et je n'ai pu la comparer, il semblerait que autour ou pendant 1939-1945 il y ai eu une sous traitance entre ces deux établissements concernant la facture de ces basses mais de qu'elle nature, le problème est de déterminer lequel du Guenot ou du Toneking serait un stencil? Un montage des partis de  l'instrument fabriqué chez le concepteur du Toneking et assemblé en France? Éventuellement une sous traitance des parties chaudronnées? Une sous traitance complète? Un Douchet tout simplement?

Pour les photos qui suivent, le Guenot (on your right) est situé à droite, le Toneking (on your left) à gauche et je vous laisse découvrir cette piste en relevant des différences au niveau conception...


Une butée de levée de clé sur la première clé d'octave présente sur le Guenot.
Les entre deux sont différents.

Les viroles d'assemblage des corps sont identiques, même grecque.

La spatule de sol # est sertie d'une pseudo nacre sur le Toneking, 
Laiton massif sur le Guenot et plus arrondie.


Présence d'un renfort de coude sur le Guenot, d'un entre deux sur le Toneking.

Le Toneking possède une spatule de sib main gauche, donc
 une légère différence dans l'organisation des placements de touche. 

A part l'angulation légèrement différente de la spatule 
de mi aigu, deux mains droites similaires.
L'entre deux pavillon-corps est différent, le Toneking 
possédait une garde basse de protection disparue.

Hormis quelques détails, nous serions chez le même facteur pour ces deux tubes, 
les basses sont rares et le basse "René Guénot- Paris" visible sur Bassic Sax blog n'apporte rien à cette recherche, il se réfère aux débuts d'exploitation du fond Guénot.
Dans mon précédent article, un saxophone ténor estampillé "René Guénot-Paris" est suspecté d'être un stencil Dolnet, ce qui incite à concevoir que la création du fond concernait une activité de marchand.
Mes remerciements à Sam et Dominique pour leurs photos.